vendredi 14 avril 2017

Marathon de Paris 2017 ou la course de toutes les amitiés

J'ai fait Paris !!!

Quelle est belle, la médaille !
Maintenant je peux le dire et sortir cette réflexion pour évoquer mon marathon de Paris. Un petit plaisir certes, mais un plaisir quand même ...
Ma vie de runner est largement jalonnée de ce genre de plaisirs, d'accomplissements et je ne boude jamais ces petits plaisirs.

Ce fut rude, intense, fraternel ... Une arrivée pleine d'émotions et de fierté.
J'ai fait Paris, j'ai fait Paris.
Et je dirais même plus : NOUS avons fait Paris ... Un accomplissement que j'ai encore eu le plaisir et l'honneur de partager avec les  Runners de Dar Bouazza.

L'aventure a démarré il y a 12 mois. Juste après avoir assister au marathon de Paris 2016 en tant que spectateur. Attablé à manger des nouilles à Shanghai, j'ai décidé de m'inscrire et de me lancer dans cette aventure dès les inscriptions pour l'édition 2017 ouvertes. A plusieurs milliers de kilomètres de chez moi, en route vers le semi-marathon de Pyongyang en Corée du Nord, j'avais réussi à m'enivrer et me projeter mentalement dans d'incroyables sensations. Je n'arrivais plus à séparer mes sensations .... L'excitation de courir au Royaume Ermite qu'est la Corée du Nord et la fébrilité d'être inscrit au marathon de la Ville Lumière ont, pendant un long moment, fait planer mes pensées me détachant de mon environnement immédiat. Dans mon cas, l'inscription à une course est devenue, à mon grand étonnement, un moment aussi enivrant, euphorisant et transportant que la course elle-même. Imaginer la ligne d'arrivée et le déroulement de la course même 12 mois avant sont aussi un plaisir que je déguste à pleines dents. 
Je le dis et je le redis : nous sommes des drogués de la course à pieds ... 


La pasta party fut mémorable ... Une table de 20 personnes, coureurs et supporters ensemble .... Les rires, le stress, les conseils, les recommandations, tout fuse dans tous les sens mais je sens bien que nous avions tous hâte d'être au lendemain matin sur la ligne de départ. Ma nuit allait être agitée comme toutes les nuits de veille de course ... Je ne réussis pas à m'endormir facilement ressassant en permanence ma stratégie de course .... mon bracelet d'allure m'apparaissait toutes les minutes entre les yeux ...

5h45 ... Je suis réveillé avant la sonnerie du réveil. Je m'habille et me prépare en silence. J'essaye de me concentrer, j'essaye de rentrer mentalement dans ma course , j'essaye d'atténuer le stress d'avant le départ, j'essaye de me gonfler à bloc, j'y crois, j'en suis capable, j'en veux, je n'attends que ça ...

Le petit déjeuner pris dans la chambre, la rencontre dans le lobby de l'hôtel avec le 1er groupe, le trajet vers le départ dans un métro bondé de marathoniens, la rencontre avec le reste du groupe sur les mythiques Champs-Elysées, la séance photo, l'entrée dans le sas de départ, la queue aux toilettes ... tout est passé à une vitesse folle, tout s'est enchaîné quasiment sans que je m'en rende compte ... La journée allait être folle, je le sentais, j'en étais convaincu. C'était MA journée tant attendue, NOTRE journée Runners Dar Bouazza attendue depuis si longtemps.

Au départ !

 Le départ, le départ, le départ du Marathon de Paris. Ça y est nous y sommes, Ça y est j'y suis. Un dernier coup d’œil à mes compagnons, un dernier regard vers le ciel, un dernier conseil prodigué par mon frère qui me faisait l'honneur de courir avec moi ... Je souhaite bonne course à tout le monde , j'enjambe la ligne départ en déclenchant ma montre.
Alea Jecta Est ... Plus rien ne peut m'arrêter .... 12 mois à rêver de ce moment, 9 semaines de préparation aussi intense que fraternelle ... Je pense à mes jambes, je pense à ma famille, je pense aux difficultés listées du Marathon de Paris. Rien de tout ça ne peut m'arrêter.

Les premiers kilomètres s'égrènent, le peloton discute, l'ambiance est  bonne enfant, la fatigue et les crampes sont encore loin. Mon marathon se déroule comme prévu, je suis content. Contrairement à mon 1er marathon, je suis calme à l'écoute de mon corps, à l'affût de mon allure programmée, contrôlant mon euphorie du départ.

Au bois de Vincennes.
Le 1er ravitaillement est là. Grosse cohue mais je m'en sors bien. 5 kilomètres puis la traversée de la place de la Bastille où je croise les supporters spécialement venus avec nous pour les encouragements et le soutien, 10 kilomètres puis l'entrée au bois de Vincennes. Le passage dans le bois de Vincennes fut agréable et facile car quasiment plat sans trop de difficultés. Je ne pus, à ce moment-là, m'empêcher de penser au bois suivant ... le bois de Boulogne dernier obstacle avant l'arrivée. je passe le 15ème kilomètre sans même m'en rendre compte. Mon esprit est concentré sur le passage au semi et surtout sur la 2ème partie du marathon réputée difficile.



J'essaye d'oublier les kilomètres et j'attends avec impatience le moment où je vais croiser encore une fois le groupe de supporters qui nous est dédié. Cela me fait sourire, cela me réconforte. Le 2ème rendez-vous a été pris au niveau de la place de la Bastille. Courir est un réel plaisir pour moi, croiser mes proches qui m'encouragent sur le parcours est un bonheur indescriptible et une fierté pour moi. Je passe enfin le semi. Je me sépare à contre-cœur de mon frère. Je continue sans lui mais j'ai la force de lui crier "TERMINE-LE". J'ai vraiment peur que mon frère lâche avant la ligne d'arrivée. J'entre joyeux sur la place de la Bastille. Je scrute la foule autour de la place cherchant avec force et vigueur mes supporters .... En vain. Pendant un moment, je me suis senti abandonné, frustré ... Puis je me fais une raison et redouble d'effort pour reprendre ma course dans ma tête. Ils ont certainement une raison valable de ne pas être là.

Dernier boulevard avant d'entamer les quais, les fameux quais du marathon de Paris avec leurs pavés, leurs tunnels, leurs étroitesses .... Et puis d'un coup, je les vois le drapeau à la main, criant mon prénom à tue-tête, me lançant des encouragements, m'applaudissant, m'envoyant toute une flopée d'ondes positives. J'étais définitivement requinqué, prêt à en découdre avec le 2ème semi du marathon. Ils ont été là pour MOI. Je ne les remercierai jamais assez.

Sur les quais.
Je continue d'avaler les kilomètres, la fatigue commencent à se faire sentir mais mon allure est toujours bonne. Je tiens bon. Je continue à sourire aux spectateurs tout le long du parcours. Notre-Dame, le Musée d’Orsay, les Invalides, la Tour Eiffel ... je croise des sites que je connais et que je vois pour la 1ère fois d'une façon différente ... Paris est à mes pieds. Les tunnels sont derrière mois mais je sens leur effet sur mes jambes. Cela n'a pas été facile de passer au travers. la fatigue devient plus présente. L'allure est toujours là. Je passe le 30ème kilomètre en levant le poing. Je sens le poids des kilomètres mais je fais tout pour tenir bon. Je suis heureux de passer au 30ème kilomètre avec le sourire : 1 point pour moi, 0 point pour le 30ème ....

31ème kilomètre, 32ème kilomètre, 33ème kilomètres, 34ème kilomètre, les kilomètres anonymes de mon marathon ... je ne reconnais plus cette partie de la ville, la fatigue devient plus intense, les jambes deviennent plus lourdes, ma foulée commencent à devenir plus chaotique moins fluide ... 
Juste avant le 35ème kilomètre, je regarde mon bracelet avec les temps de passage, je n'arrive plus à le lire ... Les chiffres sont trop petits, je n'arrive plus à fixer mon regard pour lire. Je regarde ma montre et j'essaie d'estimer mon nouveau temps d'arrivée. J'ai du mal à le faire mais une chose est certaine je n'arriverai pas à atteindre mon objectif ... Mon allure chute, ma tête veut redémarrer mais mes jambes semblent complètement déconnectée de mon corps. Tenir jusqu'au bout, tenir jusqu'au bout, tenir jusqu'au bout était le seul leitmotiv qui tournait en boucle dans ma tête.

Du 35ème au 37ème, mon allure continue à chuter. J'essaye de courir à l'ombre des arbres du bois de Boulogne. Finalement il est vraiment terrible ce bois de Boulogne. Il a eu raison de mon allure mais il n'aura pas raison de mon marathon. Je continue à tenir, je me lance un défi à moi-même. 
38ème, 39ème kilomètre ... Je ne me souviens plus tellement comment j'ai couru ces kilomètres. Mes jambes ont couru mécaniquement, mon mental profond a piloté la machine mais honnêtement j'en ai que très peu de souvenirs. Enfin le ravitaillement du 39ème kilomètre, je m'arrête quelques secondes, je prends une bouteille d'eau, j'en bois une partie, je me verse le reste sur la tête pour atténuer les effets d'une chaleur éprouvante. Puis d'un seul coup la machine accepte de repartir.

J'arrive à relancer plus ou moins correctement mes jambes. Ma foulée s'allonge un peu plus et mon allure commence à remonter. Certes loin de mon allure escomptée, mais au moins j'arrive à retrouver un peu de tonus.. Les 3 derniers kilomètres furent durs mais j'étais lucide, heureux, fier ... j'allais terminer mon marathon en ayant dépasser mon état d'épuisement et de souffrance.

Enfin la sortie du bois de Boulogne, dans quelques centaines de mètres le dernier virage à gauche ... Je me souvins d'un seul coup que je devais rencontrer mes supporters aux alentours du 42ème kilomètre ... Je n'avais plus la force de les chercher me disant même que j'étais passer à côté d'eux sans les avoir remarquer .... Puis au moment même où j'aperçois l'arche de la ligne d'arrivée, j'entends mon prénom résonner dans l'air. Ils étaient là fiers de me voir passer, fiers de me voir à une encablure de la ligne d'arrivée. J'ai bombé le torse, j'ai souri, j'ai allongé ma foulée, j'ai même réussi à accélérer en allant chercher au fond de moi mes dernières ressources. Grâce à eux, mon arrivée fut un triomphe, un bonheur, un accomplissement, un réel dépassement de soi.
L'arrivée est là !
Je passe la ligne d'arrivée avec ma pote Runneuse de Dar Bouazza, j'arrête ma montre  ... J'ai fait Paris !!

La médaille, le ravitaillement à l'arrivée, le t-shirt, les coureurs assis, allongés, se congratulant, je cherche avec mon amie Runner de Dar Bouazza le reste de la troupe. Les émotions et la fatigue s'entrechoquent dans ma têtes. J'ai fait Paris, j'ai fait Paris.

Il fait beau. Il fait chaud. Le temps a suspendu son vol. Je regarde ma médaille. Je pense à mes amis Runners de Dar Bouazza tout autour de moi en savourant la délicieuse sensation d'avoir fait le marathon de Paris. Pendant un long moment, nous avons savouré notre arrivée, partageant nos émotions, nos épreuves, nos souffrances, nos joies et surtout notre fierté. Encore une fois je suis honoré d'avoir achevé cette aventure avec les Runners Dar Bouazza. Et cerise sur le gâteau, mon frère est avec nous tous, nous les finishers du Marathon de Paris ... Il a tenu le coup.

Runners Dar Bouazza à Paris !!!

Ce rêve s'achève, nous avons la tête dans les étoiles, nous avons des yeux d'enfant, nous pensons déjà au prochain défi.

J'ai fait Paris.



Runner Maroc Garmin
J'ai fait Paris !



Mes coups de coeur
L'organisation fut parfaite et impressionnante.
Courir à Paris est un réel plaisir et le parcours est superbe quasiment partout.
Les spectateurs sont nombreux, chaleureux, encourageants et agréables.

Mes coups de gueule
Le nombre participants est trop élevé rendant difficile le maintien de son allure sur certaines portions du parcours.
Les spectateurs envahissent à plusieurs reprises le passage des coureurs pour mieux les encourager mais rendent de ce fait le passage difficile et même dangereux des fois.

Ma recommandation
Marathon à faire dans une vie de runner, un must.
Penser plus à profiter du parcours plutôt qu'à améliorer son temps.


4 commentaires:

  1. Fier de faire de ce marathon avec toi cher ami

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  2. un joli récit et contente que ton frère soit arrivé à bout de son marathon. Alors toi tu as pensé au prochain ? Ce sera lequel? Moi j'ai pensé ce sera le dernier !!

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  3. Bravo Zaccharia, ton magnifique récit a fait rejaillir en moi les souvenirs de mon Marathon de Paris 2016, très émouvant

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