dimanche 15 décembre 2019

Marathon de Malaga ou la balade andalouse


C’était mon huitième marathon, mon huitième 42.195km, ma huitième fierté de coureur amateur. Je me suis donné autant que j’ai pu, je me suis lancé au mieux de mes capacités. J’ai eu quelques moments de doutes, quelques douleurs, j’ai fait quelques grimaces mais jamais je n’ai baissé les bras, jamais je n’ai laissé le désespoir m’envahir. Finir en souriant était mon unique option, mon but ultime, ma façon de remercier la vie de m’offrir de si beaux moments. Et puis les mains tendues de mes amis et les encouragements anonymes sur les derniers kilomètres menant à l’arrivée sont autant de raisons d’aller fièrement au bout.

8h du matin, le jour pointe à peine à l’horizon, le soleil déchire doucement la noirceur de la nuit, une nuée de coureurs s’échauffent, certains immortalisent ce moment, d'autres se concentrent, rentrent dans leur bulle, imaginent leur courses, tous attendent le départ. Certains sont sereins, d’autres frénétiques. Toutes et tous ont envie de courir, toutes et tous ont envie de fouler la terre andalouse, toutes et tous ont envie de cette accolade à l'arrivée.

Le départ est lancée, la cohorte de coureurs prend rapidement son envol. Nous entrons tous finalement en scène. J'entre en scène et je veux tout simplement être le héros de mon histoire. Je m’observe pendant les 5 premiers kilomètres, je me jauge, j’attends que tout mon corps soit au rythme de ce marathon de Malaga. Au 6ème kilomètre, la mer Méditerranée apparaît majestueuse, calme et illuminée d’un soleil éclatant. Je sais à ce moment-là que 15 kilomètres relativement plats m’attendent. Mon sourire s’élargit encore plus. J’ai, déjà à ce stade, croisé quelques amis. Mon allure me rassure, je me sens bien dans mes chaussures, aucune douleur, aucun pincement ne vient assombrir ma course. Je continue à longer la mer et une légère brise vient me caresser le visage. Le port est à portée. Le 10éme kilomètre est là. Un demi-tour au bout de la jetée est nécessaire pour continuer. Ces demi-tours ont toujours une saveur agréable car ils sont synonymes de croisements, de rencontres, de tapes dans les mains, d’encouragements. Et je ne m’en prive pas à chaque fois qu’un visage connu agrémenté d’un beau sourire croise mon chemin et mon regard. Elles sont nombreuses, ils sont nombreux. Nous sommes tous en plein milieu de la course, au milieu de nul part, au milieu de milliers de coureurs tous heureux de se dépasser, tous heureux de transpirer, tous bénis de pouvoir prendre le départ d’un marathon.


Les kilomètres s’enchaînent, la moitié du parcours pointe son nez. Un premier jalon vers la ligne d’arrivée est posé. Une nuée de spectateurs amassés autour de l’arrivée du semi-marathon félicitent ceux qui terminent leur course et encouragent ceux qui, par leur course, ont décidé de rendre hommage à Philippidès en ce dimanche de décembre à Malaga. Au 22ème kilomètre, le long d’une large avenue bordée de cyprès majestueux, un ami coureur et traileur me rejoint. C’est toujours un véritable plaisir de recevoir une tape amicale dans le dos au moment où le marathon commence vraiment. S’en suivent mes 10 meilleurs kilomètres de ce marathon. Belle allure ou tout au moins une allure qui me rendait fier de moi, belle rencontre avec mon ami habitué des parcours aériens, belle discussion, encouragements mutuels. Tous les ingrédients pour nous faire oublier les kilomètres. Nous nous séparons au 32ème kilomètre. Il continue avec une fière allure. J’accuse un peu le coup mais je reste positif, je garde mon sourire, je savoure toute l’endorphine que mon corps a produit et continue à produire.

Le soleil est haut dans le ciel, sa pesanteur commence à se faire ressentir. Il était réconfortant et énergisant aux premières heures de la course, il est maintenant brûlant et asséchant. Le ciel reste bleu, la lumière continue d’être envoûtante. Il faut tenir, il faut finir, il faut sourire, il faut continuer à courir. J’y crois et je souris. Il ne reste plus que 4 kilomètres. Les 6 précédents ont vu mes jambes s’alourdir. Nous revenons dans le centre-ville, la foule est de plus en plus dense le long du parcours, les encouragements dans la langue de Cervantès se font plus forts, les mains se tendent pour nous offrir un encouragement et une motivation pour aller jusqu’au bout. Je continue à serrer les dents et une brise marine revient me caresser le visage, je comprends que l’arrivée est toute proche. J’accélère malgré la fatigue, j’allonge ma foulée, je lève les bras, je continue à sourire.


Un dernier pas et la ligne d’arrivée est franchie, une dernière foulée et mon 8ème marathon est bouclé. Je cherche mes amis déjà arrivés, on se congratulent et la médaille fièrement autour du cou, nous attendons celles et ceux qui vont bientôt franchir la ligne d’arrivée. Et au risque de me répéter et de reprendre une banalité de marathonien, je pense déjà au prochain, je rêve déjà au prochain le sourire en coin.

Place maintenant à une belle soirée pour fêter ce 8ème marathon qui a déjà une place spéciale dans mes souvenirs. Que ce dimanche andalous fut agréable, que ce dimanche andalous fut intense. Merci à toutes celles et tous ceux qui l’ont rendu mémorable.


Mes coups de coeur
Une organisation aux petits oignons, un parcours agréable dans sa majorité et un marathon à taille humaine.

Mes coups de gueule
J'aurai apprécié de trouver à l'arrivée quelque chose de salé ou de sucré à grignoter autre que des bananes et des oranges.

Ma recommandation
A faire. Très beau marathon d'hiver et le mois de décembre est particulièrement clément à Malaga et en Andalousie

Ce marathon de Malaga a eu lieu le 15 décembre 2019.

8 commentaires:

  1. Belle prose mon ami... tu devrais écrire un roman...
    Bon prochain marathon donc.
    G. Dalila.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci chère amie, ça me touche vraiment.
      Ecrire un roman, très belle proposition. Il faut que rassemble tout mon courage.

      Supprimer
  2. Je suis admiratif. C'est bien d'aller au bout de ses rêves !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci professeur.
      Les r^ves, c'est la vie finalement. Ils sont essentiels.

      Supprimer
  3. Bravo Zacch! Belle plume comme d'habitude ! Tu décris bien toutes nos émotions et nos souvenirs !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Katour pour ton compliment.
      Ravi d'avoir partagé ce marathon avec toi.

      Supprimer
  4. Excellent comme toujours, fier de faire ce marathon avec toi.

    RépondreSupprimer